Verbal, Masson, Marimbe et Arcon - 1649


L’an mil six cent quarante neuf et le lundy septiesme du mois de juin avant midy, Je, sergent royal résidant à St-André en Roannais soubs(ig)né certifie à qui il appartiendra que par vertu de la contrainte de Mr Hierosme de La Bruyère commis à la recepte des tailles de l’eslection de Roanne l’année mil six cent quarante sept, donnée le dix septiesme avril dernier de luy signée et verifiée
de lad. eslection

Et à la requeste du dict Sieur de Labruyère qui a eslu son domicile en son bureau de recepte aud. Roanne, Maison de M° Germain Rosseron, cy devant commis à lad. recepte et en tant que de besoing en celle de Mr Jean Marcellin procureur en lad. Eslection,

Je me suis expres transporté et de cheval avec mes tesmoins cy appres nommés dud. lieu de St-André en la paroisse de Masson, Marimbes et Arcon, maison et domicile de Jacques Joatton, consul et collecteur des tailles de lad. paroisse de lad. année mil six cent quarante sept sis au village du Fouet distant de ma demeure de deux lieues ou environ,

Et là estant, trouvai led. Joatton, ay le commandement à luy faict le cinquiesme du mois de may dernier de payer aud. Sieur de La Bruyère au porteur de la quittance la somme de deux cent livres sauf le plus et par fault d’y avoir satisfaict, je luy ay faict commandement de par le Roy Joatton, parlant à sa personne lequel m’a faict response qu’il ne paierait rien s’il n’estait payé des habitants et contribuables aux tailles de lad. paroisse et que les arrérages de lad. année mil six cent quarante sept estaient donné

Ce que voyant et attandu son refus je l’ay à l’instant faict prisonnier du Roy, enjoinct de me suivre et aller prisonnier de lad. eslection pour y estre detenu jusqu’à ce qu’il aye satisfaict.

Et m’estant mis en debvoir de l’y conduire et chemin environ un quart de lieue de sa maison jusqu’au molin du Crozet d’avec le vallon de Masson seront survenus Jean Collet, beau-frère dud. Joatton, Jacques Crozet, Michel Moutard, Jean Girarde, fils à Pierre Girarde et plusieurs autres habitants de lad. paroisse en nombre de plus de douze ou quinze hommes,

Lesquels tous armés de longues arquebuses et fusils auraient bordé la coste dud. vallon et deschargé sur moy et mes dicts tesmoins cinq ou six coups desd. arquebuses qui m’aurait obligé de me ranger et faire retraite aud. molin avec led. Joatton, mon prisonnier que j’aurais esté contraint de relascher joinct que la plus grande partie des habitants de lad. paroisse, hommes et femmes s’assemblaient avec armes et fourches à foin et longs bois pour m’assassiner et mesd. tesmoins ayant battu la cloche pour plus esmouvoir le reste du peuple sur nous.

Quoy voyant que j’estais en grand peril de ma vie et de celle de mesd. assistants, appres avoir desclaré aud. Joatton que je ferais verbal de telle rebellion

je me serais acheminé promptement avec eulx au village Joatton ou les susd. Collet, Crozet, Moutard, Girarde et plusieurs autres nous auraient poursuivi criant incessamment “O volleurs,” tirant et deschargeant sur nous leurs arquebuses et fusils, entre autre led. Jacques Crozet aurait tiré jusqu’à trois coups.

Et sans l’assistance d’Anthoine Riquy et quelques autres habitants dud. village qui se sont opposé à leur pernicieux dessein les ont arresté et faict retiré, nous eussions été assassiné et sans espoir d’un

Ce que j’atteste véritable. Le tout faict en la présence de Claude Pourre et Claude Prost dict la Violette archer en la mareschaussée dud. Roanne tesmoins expert qui ont signé et attesté mon présent verbal de Jean Meslery, demeurant aud. St-André qui n’a signé pour ne scavoir enquis.


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